Le job de mes rêves – Épisode 8

Mathilde a un fort caractère. Elle fait ce qui l’entend. Si elle a envie de faire une folie, elle l’a fait. À l’inverse, si quelque chose l’embête, elle s’en défait. Si quelqu’un l’ennuie, elle l’ignore. Et ce, peu importe le statut de cette personne. Ce qui est fort gênant lorsque l’on a un travail et peut avoir des conséquences fâcheuses.

Épisode 8 – Le renvoi

Jour 13 – 15h – Au lieu de travail de Mathilde :

Mathilde s’énerve sur un de ses collègues.
Mathilde, sèche – Mais c’est pas vrai Henry, t’es pas foutu de t’occuper correctement des clients que je t’envoie.
Henry – Mais je te dis que c’est pas moi qui m’occupe de ça.
Mathilde – Ouais, prends moi pour une conne pendant que tu y es.
Henry, à bout – Si tu insistes…
Mathilde – Oh ! Ferme-la. Je ne suis pas d’humeur.
Henry – Je vois ça. Tu as tes règles ?
Mathilde, lui lançant un regard noir – Tu veux vraiment t’en prendre une ?
Henry – Non, pas du tout.
Mathilde – Alors, arrête de me faire chier.
Henry – Si tu commençais par envoyer les clients dans les bons services.
Mathilde – Tu la fermes là dessus aussi. Je veux pas que le patron le sache.
Henry, croisant les doigts – Compte sur moi. Je suis quelqu’un de confiance.
Mathilde – Bon, faut que je me calme. Je vais faire une pause.
Henry – Tu viens pas d’en terminer une y’a dix minutes ?
Mathilde frappe son collègue à la tête.
Henry, se tenant la tête – Mais t’es folle.
Mathilde – Je t’avais prévenu.
Mathilde s’éloigne et se dirige vers la machine à café. Elle se prend alors un expresso.
Mathilde – Han ! Ça fait du bien.
Collègue – Encore en pause ? Ça doit faire trente minutes maintenant.
Mathilde se retourne vite et manque de renverser du café.
Mathilde – Oh ! Stéphane. Je t’avais pas vu, tu m’as fait peur.
Stéphane, confus – Désolé, ce n’était pas mon intention.
Mathilde – Et je suis retourné au boulot, mais Henry m’a énervé alors je refais une pause.
Stéphane – Tu sais, le patron commence à en avoir marre de ces pauses répétées. Tu fais peut-être du bon travail… la plupart du temps, mais ça ne suffira pas.
Mathilde, sûre d’elle – Oh ! T’en fais pas, je crains rien.
Stéphane – Je suis pas sûr, tu es sur la sellette.
Mathilde, surprise – Vraiment ? À ce point ?
Stéphane – Oui, tu accumules les mauvais points depuis quelques temps.
Mathilde – Putain ! Bon, je retourne bosser.
Stéphane – Bonne initiative.
Mathilde court à son poste et reprend le téléphone en main.

Jour 13 – 15h20 – En dehors de l’établissement où travaille Mathilde :

Larry et Nielson regardent l’immense immeuble.
Larry – Elle travaille là-dedans ?
Nielson – Et ben ! Ça m’a l’air d’être une grosse société.
Larry, curieux – Comment elle a fait pour avoir ce job ?
Nielson – Probablement qu’elle a usé de ses charmes.
Larry – Et tu l’as prévenu qu’on venait ?
Nielson – Non, c’est une surprise, pour égayer sa journée.
Larry – Ou pour la lui pourrir.
Nielson, un petit sourire en coin – Alternative envisageable.
Larry – On entre ?
Larry et Nielson entrent dans l’immeuble.
Réceptionniste – Bonjour ! Que puis-je faire pour vous ?
Larry – Savez à quel étage se trouve Mathilde B…
Nielson – Pas besoin de demander. Elle se trouve au quinzième.
Larry – Comment tu le sais ?
Nielson – Elle se plaignait quand l’ascenseur était en panne. Elle en avait marre de monter quinze étages à pied. (à la réceptionniste) Où se trouve l’ascenseur s’il vous plait ?
Réceptionniste – À votre droite.
Nielson – Merci, bonne journée !
Les deux colocataires se dirigent vers l’ascenseur.

Jour 13 – 15h30 – Au lieu de travail de Mathilde :

Mathilde parle à un client au téléphone.
Mathilde – Oui. Très bien. Très bien. Oui. Je vous envoie au service adéquat.
Mathilde tape sur quelques touches et raccroche le téléphone. Larry et Nielson arrivent à ce moment là.
Mathilde, les yeux écarquillés – Mais qu’est-ce que vous faites là, vous deux ?
Nielson et Larry – Surprise !
Mathilde, étonnée – Mais, mais… qu’est-ce que vous faites là ?
Larry – On vient égayer une journée de travail pourrie.
Nielson – Et te tenir compagnie quelques temps.
Mathilde – Ah ! C’est gentil. Trois secondes, je vais prendre une pause.
Larry – Un.
Nielson – Deux.
Mathilde – Trois. C’est bon.
Nielson, surpris – Quelle ponctualité !
Mathilde – Pour partir en pause, il ne m’en faut pas plus.
Larry – Ça ne m’étonne pas.
Henry, criant de loin – Mathilde. Tu as encore envoyé un client au mauvais service. C’est pas à moi de m’occuper de tous ces paumés.
Mathilde, criant encore plus fort – M’en fous, je suis en pause.
Henry – Eh ben ! Trois pauses en trente minutes. Je suis impressionné. Tu en avais jamais fait autant.
Nielson – On devrait peut-être te laisser.
Mathilde – Mais nan, ne vous occupez pas de lui.
Les trois se dirigent vers la machine à café.
Larry – C’est donc là que tu passes la moitié de tes journée ?
Nielson – Pas la moitié, mais les deux tiers.
Mathilde, ironique – En fait, c’est les trois quarts de la journée.
Larry, jouant dans son jeu – Encore plus que ce que je m’imaginais.
Nielson – T’es encore plus paresseuse que Larry là.
Larry et Mahtilde, faisant non de la tête – Impossible !
Nielson – Oui, c’est vrai. Y’a pas pire que Larry.
Larry – Merci de le reconnaître.
Mathilde – C’est incontestable.
Nielson, hésitant – Y’a un type furieux qui s’approche.
Mathilde – Oh ! Merde ! C’est mon patron.
Larry – Tu veux qu’on parte ?
Mathilde – Non, restez. De toute façon il vous a vu.
Le patron arrive jusqu’à Mathilde.
Patron, sur un ton de reproche – Mathilde, encore en pause à ce que je vois.
Mathilde – Monsieur, j’allais me remettre au travail.
Patron – Ce ne sera pas nécessaire.
Mathilde, enjouée – Je peux continuer ma pause ? Bonne nouvelle.
Patron – J’ai entendu dire que vous ne faites pas correctement votre travail.
Mathilde – C’est faux. Il m’est arrivé de faire des erreurs mais ça reste anecdotique.
Patron – À cela s’ajoute vos nombreuses pauses, vos retards et vos absences injustifiées.
Mathilde, se préparant à l’inéluctable – Oh ! Où voulez-vous en venir ?
Larry – T’es conne ou quoi ? C’est évident.
Mathilde, montrant son poing à Larry – Mais tu vas la fermer, oui ?
Patron, regardant Larry et Nielson – Qui sont ces personnes ? Des clients ?
Larry – Non, on est des amis.
Patron – Il est interdit de faire venir des connaissances dans l’établissement.
Mathilde – Mais ils sont venus d’eux-même.
Nielson – Ouais, votre sécurité laisse à désirer.
Patron – C’en est trop. Vous êtes virée.
Mathilde – Quoi ?
Patron, insistant – Vous êtes virée. Virée. Virée.
Mathilde – Pas la peine de le répéter autant. J’ai compris.
Patron – Prenez vos affaires et partez.
Mathilde – Tant mieux, je supportais plus toutes ces gueules de con.
Patron, énervé – Dépêchez-vous, ou j’appelle la sécurité.
Mathilde – C’est bon, j’y vais.
Le patron s’en va.
Mathilde – Putain ! Ça fait chier.
Nielson – En même temps, tu l’as un peu cherché.
Larry – C’est clair. Tu l’as mérité.
Mathilde – Oh ! Ça va, hein.
Mathilde et ses deux colocataires rassemblent le peu d’affaires que Mathilde laissait à son travail.
Mathilde, réfléchissant – Je peux pas partir comme ça.
Nielson – De quoi tu parles ?
Larry – Qu’est-ce que tu as en tête ?
Mathilde – Vous allez voir.
Mathilde monte sur son bureau et commence un petit discours.
Mathilde – Oh ! Eh ! Tout le monde. Écoutez moi.
Henry – Mais qu’est-ce qui te prends ?
Mathilde – J’ai une chose à dire et je veux que vous m’écoutiez.
Henry – Tu vas te faire virer si tu continues.
Mathilde – C’est déjà fait. Tu étais pas là tout à l’heure ?
Patron – Je confirme, elle est déjà virée.
Henry – Je ne savais pas.
Patron – Mathilde, descendez d’ici tout de suite ou j’appelle la sécurité.
Mathilde – Avant, j’ai une chose à dire. Une chose qui me tient à cœur depuis un moment.
Larry, à Nielson – Je me demande où elle veut en venir.
Nielson, à Larry – Avec elle, tout est possible.
Mathilde – Vous êtes tous des gros connards prétentieux qui pensez que vous valez mieux que tout le monde alors que vous êtes de la sous-merde.
Nielson – Je dois dire que je ne m’y attendais pas.
Mathilde – Donc je vous laisse dans votre boulot de merde, à vous faire chier pour le restant de votre vie. Je préfère faire quelque chose qui a un intérêt.
Larry – Le trottoir ?
Toute l’assemblée éclate de rire.
Mathilde, contrariée – Larry, t’es vraiment trop con.
Larry – Avec toi encore plus.
Patron – Je vous préviens, je vais appeler la sécurité.
Mathilde – Faites donc. Je m’en vais. Je vous laisse à votre job détestable.
Mathilde s’apprête à redescendre quand elle se rappelle de quelque chose.
Mathilde – Oh ! J’ai une dernière chose à rajouter. Votre bien-aimé patron a couché avec les trois quarts des filles de cette entreprise et aussi quelques mecs. Bravo à l’homme marié !
Nielson – Ça, ça va faire très mal.
Le patron devient livide puis rouge comme un pivoine.
Patron, criant – SÉCURITÉ !
Mathilde redescend en vitesse.
Larry – Tu es contente de toi ?
Mathilde, ravie – Pleinement satisfaite.
Nielson – On va se faire jeter dehors maintenant.
Mathilde – J’en ai rien à foutre.
Larry – Le paroxysme du défoulement sur supérieur hiérarchique.
Nielson – Voilà la sécurité !
Mathilde – Adieu, entreprise pourrie !
Les agents de sécurité arrivent et jettent les trois amis dehors.
Ils ne remirent jamais les pieds dans ce bâtiment. Mais les vagues créées par la déclaration de Mathilde mirent longtemps avant de s’estomper complètement.

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