Le job de mes rêves – Épisode 6

Nielson, Larry et Mathilde se connaissent depuis le début de leurs études universitaires. Ils se sont rencontrés tous les trois en même temps. Mathilde, en ayant marre de certains de ses cours, a décidé de prendre une pause et s’est posée dans un coin, derrière son bâtiment de cours. Il se trouve que Larry et Nielson avaient entrepris la même chose et les trois se retrouvent au même endroit. Ils ont ainsi commencé à discuter et à sympathiser pour ne plus se lâcher.

Épisode 6 – Le resto

Jour 11 – 19h15 – Dans la rue :

Nos trois protagonistes sortent du bar. Nielson essaye de soutirer une information à Larry qui reste muet pendant que Mathilde écoute ce qu’il se dit.
Nielson – Comment tu as fait ?
Larry – C’est mon secret.
Nielson – Nan, mais sérieusement, comment tu as fait ?
Larry – Des années d’entrainements.
Nielson – Dis-moi, je veux savoir comment tu as fait pour ne pas payer au bar.
Mathilde – Tu vas pas t’en remettre.
Nielson – J’ai rien vu venir, j’ai pas la moindre idée de comment il a fait.
Larry – Simple, je suis brillant et vous êtes cons.
Mathilde – J’aurais plutôt dis l’inverse.
Nielson – Tu vas pas me le dire.
Larry, un petit sourire en coin – Voici une déduction digne de Sherlock Holmes.
Nielson – Bien ce que je pensais.
Larry – Tu ne sauras jamais comment on fait.
Nielson – La prochaine fois je vais t’épier, je serai vigilant.
Larry – C’est inutile. Tu pourras pas atteindre un tel niveau de maîtrise dans l’Art de Laisser les Autres Payer pour Toi. C’est un domaine que j’appelle sobrement l’ALAPT.
Mathilde – L’ALAPT ?
Larry – Bah oui, ça veut dire l’Art de Laisser…
Mathilde – Oui, j’avais compris.
Nielson, impressionné – Tu sais vraiment ramener la paresse et la fourberie à un niveau supérieur.
Larry – Je suis flatté que tu l’aies remarqué.
Mathilde – Je crois pas que ce soit un compliment.
Nielson – En fait, ça l’était. Je suis réellement impressionné.
Larry – Et ta promenade Mathilde ?
Mathilde – Une horreur. Je me suis cassé la gueule juste devant un jeune homme. Mais j’ai quand même réussi à lui donner mon numéro.
Nielson – Tu sais ce qui se passe à chaque fois que tu sors avec quelqu’un.
Larry – Une catastrophe arrive.
Mathilde – Et bien ce sera différent cette fois.
Nielson – On verra bien.
Larry – Bon, c’est pas tout ça mais on est pas là pour manger dans un resto ?
Mathilde – Si, tout à fait, il serait temps de commencer à regarder ce qu’il y a.
Larry – Mode radar : ON.
Les trois colocataires parcourent les rues pour trouver un bon restaurant dans lequel passer la soirée. Ils finissent finalement par trouver.
Nielson – Celui-là a l’air pas mal.
Larry – C’est un pizzeria.
Mathilde – Il est bien. J’y suis allé récemment avec Thierry.
Nielson – Thierry, ton frère ?
Mathilde – Lui-même.
Larry – Quitte à manger une pizza on aurait pu rester chez nous et la commander.
Nielson – T’es jamais content.
Larry – Non, jamais. Je suis un éternel insatisfait.
Mathilde – Ça explique pourquoi tu râles tout le temps.
Nielson – Bon, on rentre.
Larry – Oh ! Attends, on a rien décidé encore.
Nielson – Si, on a décidé.
Larry, insistant – Non, on a rien décidé.
Nielson, encore plus insistant – Si, on a décidé.
Larry – Okay, on a décidé. De toute façon c’est toi qui invite.
Nielson – Depuis quand ?
Mathilde – Depuis maintenant on dirait.
Nielson – Mais il a rien payé au bar.
Larry – Mais c’est toi qui veux aller dans ce resto.
Nielson – D’accord, ça rallongera un peu plus ton énorme dette, Larry.
Larry – Bon, on y va ? J’ai faim moi.
Mathilde – Éternel insatisfait, c’est vrai.

Jour 11 – 19h40 – Dans le restaurant :

Serveur – Bonjour ! Une table pour trois ?
Larry – Dix-sept de nos amis vont arriver là, une table pour trois ce sera un peu petit vous ne croyez pas ?
Serveur, décontenancé – Je… euh…
Mathilde – Il plaisante, une table pour trois sera très bien.
Serveur – Très bien veuillez me suivre.
Le serveur les conduit à une table et installe trois couverts.
Nielson – Service rapide.
Larry – C’est toujours comme ça. Rapide à t’installer mais des heures pour te servir ce que tu as commandé.
Mathilde – Non, ils sont rapides même pour te servir.
Nielson – C’est vrai que tu y es déjà allé. Avec ton frère.
Larry – Il vient quand à l’appart’ d’ailleurs ?
Mathilde, sèchement – Jamais.
Larry, surpris – Pourquoi ?
Nielson – Je crois savoir.
Mathilde – J’ai vraiment besoin de te faire un dessin ?
Larry – Oui, un dessin serait bien pour mieux comprendre.
Mathilde – C’est à cause de vous deux. Vous êtes invivables.
Larry – C’est pas un dessin ça. Et puis ça n’a pas l’air de te déranger, toi.
Nielson – Et tu es comme nous je te signale. D’ailleurs, si ton frère te supporte, il devrait nous supporter aussi.
Mathilde – Il viendra jamais, la discussion est close.
Larry – Sympa pour nous.
Nielson sort un bon de papier et note quelque chose.
Mathilde – Qu’est-ce que tu fais ?
Nielson – Je note. Tu as dit qu’il ne viendra jamais. Alors je vais tout faire pour qu’il vienne.
Mathilde – Juste pour que j’ai tort ?
Nielson – Bien sûr.
Larry – Très bonne initiative, Nielson.
Mathilde – Je te reconnais bien là.
Le serveur revient avec les menus et reste pour attendre leur commande.
Larry – Je sais pas quoi choisir.
Nielson – Je crois savoir moi.
Mathilde – On a qu’à prendre comme d’habitude.
Larry, au serveur – Alors, je voudrais un confit de canard avec de petites pomme de terres sautées et une petite sauce bernaise.
Nielson – Pour moi, ce sera un filet de colin vapeur accompagné de chou-fleur, à la vapeur également.
Mathilde – Je serais tentée par un assortiment de fruits de mer, avec une sauce mayonnaise maison.
Nielson – Sans oublier le Bordeaux, le meilleur que vous ayez.
Serveur, perturbé – Euh… vous savez que vous êtes dans une pizzeria ?
Les trois, ensemble – On le sait.
Ils se mettent à rire. Le serveur les accompagne. Ils commandent finalement une pizza chacun.
Serveur – Pour le Bordeaux, je pense que je peux faire quelque chose, au fait.
Nielson – Non, merci, c’est bon. De l’eau ce sera suffisant.
Serveur – Très bien, je vous apporte ça au plus vite.
Le serveur s’en va.
Larry – Je l’aime bien lui, il a de l’humour.
Mathilde – La dernière fois, ils avaient pas autant d’humour.
Nielson – Faudra revenir plus souvent.
Larry – Je suis d’accord.
Mathilde – Si même le casanier est d’accord pour revenir, c’est que cet endroit doit être exceptionnel.
Larry – Comment il s’appelle cet endroit ?
Nielson – C’était écrit à l’entrée, sur le menu, partout. Tu te fous vraiment de tout.
Larry – Je ne m’y intéresse que quand le resto est bon.
Nielson – Tu as encore rien mangé.
Larry – Mais je suis déjà satisfait.
Mathilde – Il s’appelle « Le Pizzayolo ». Au fait, pendant que j’y pense, tu as appelé le réparateur ?
Nielson – Je vais le voir demain.
Mathilde – Je t’accompagnerai.
Larry – Moi aussi.
Nielson – Mais qu’est-ce que vous avez, tous ? C’est mon taxi je vous rappelle, pas le votre.
Larry – Il est un peu à nous quand même.
Nielson – Pas du tout. C’est mon taxi, j’y tiens.
Mathilde – Possessif.
Nielson – Profiteuse.
Larry, voix de commentateur – Un partout, la balle au centre.
Mathilde – Chauffard.
Larry – Mathilde prend l’avantage.
Nielson – Sans permis.
Larry – Nielson rattrape son retard.
Mathilde et Nielson, ensemble – Ferme-la.
Larry – Mutinerie contre l’arbitre.
Nielson – Je propose une trêve pour lui en faire baver.
Mathilde, souriant – Accordé.
Larry – Oula ! Je la sens mal cette soirée.
Les trois amis passent le reste de la soirée à s’amuser, se taquiner, rire avec le serveur, et manger de très bonnes pizzas.

Tags: