Les interactions sociales sont assez particulières pour nos héros. Mais quand il s’agit d’un collègue, quelqu’un avec qui ils partagent une tâche commune, le contact se fait plus facilement. Enfin, la plupart du temps. Et pour ceux qui en ont. Désolé Nielson ! Tu seras pas dans cet épisode.
Épisode 38 – Le collègue
Lundi 4 mars – 8h – Au bureau de Larry :
Larry vient d’arriver à son poste. Tout le monde est déjà là.
Tony, cherchant à casser – Encore en retard.
Larry, calme – Encore une fois, je suis juste à l’heure. Règle ta montre.
Les autres rigolent.
Tony – Oh ! Vous appelez ça de la répartie ? Vous allez voir ce que c’est de la répartie.
Larry – Commence déjà par faire de l’humour.
Tony, commençant à s’énerver – Didiou !
Larry – Tu sais qu’on utilise plus cette expression depuis les années 90 ?
Tony, la moutarde lui montant au nez – Je vais te me le…
Larry – Tu devrais participer au programme de self-contrôle au 5ème étage.
Tony, explosant – Aaaah ! J’en ai marre.
Il sort du bureau, rouge comme une pivoine.
Eddy – Ouha ! Je sais qu’il est facilement énervé, mais là tu as explosé tous les records de vitesse.
Larry – En même temps, il est fou. Il a voulu tester sa répartie contre moi. C’était perdu d’avance.
Bobby – Champion du monde de répartie.
Sonny – Mais tu as de la chance que Tommy soit pas là. Vu comment ils sont cul et chemise avec Tony.
Larry – Tony et Tommy ? On dirait le nom d’une mauvaise sitcom.
Tony, revenu à ce moment-là – Mais qu’il est chiant celui-là.
Il repart en furie.
Eddy – Tu ne lui laisses même pas de répit.
Bobby – À peine arrivé qu’il s’en prend plein la tête.
Larry – Même pas fait exprès.
Sonny – Je sens que les journées vont être plus drôles maintenant que tu es là.
Larry – Ravi de mettre de l’ambiance.
Larry sourit de l’accueil chaleureux qu’il a de la part de ses collègues.
Lundi 4 mars – 8h20 – Dans les toilettes de l’établissement de Larry :
Tony se passe de l’eau sur le visage pour se calmer.
Tony, à lui-même – Ce Larry, il m’énerve. Il perd rien pour attendre. Je vais faire de sa vie un enfer. Il ne voudra plus être là tellement il souffrira. Il sera obligé de démissionner. Il va souffrir comme jamais il n’a souffert. J’en fais le serment.
Tommy, qui vient d’arriver – Tiens, Tony, qu’est-ce que tu marmonnes ?
Tony, se retournant avec le sourire – Tu tombes bien Tommy, il faut que je te parle.
Tommy – De quoi ?
Tony – De qui sera notre prochain bizut.
Tommy écoute alors attentivement.
Lundi 4 mars – 10h – Dans un hôtel de luxe :
Mathilde et son collègue Thomas surveillent de loin leur client qui a un entretien… tout en discutant.
Mathilde – Tu trouves pas qu’on dirait un goret ?
Thomas – Si tu parles de la façon dont il mange, je suis d’accord.
Mathilde – J’appelle ça se goinfrer. Mais en fait, je voulais dire physiquement.
Thomas – C’est qu’il y a quelque chose de porcin dans ses traits.
Mathilde – En tout cas, j’ai hâte qu’on change de client.
Thomas – Moi pas.
Mathilde – Pourquoi ? Tu trouves qu’on est valorisé avec lui ?
Thomas – Non, mais on devra peut-être changer de partenaire.
Mathilde – Ah ! Bah oui, on tombera peut-être avec quelqu’un qui voudra pas discuter.
Thomas, l’air déçu – Oui, discuter.
Mathilde – Mais on a encore une semaine avec lui je crois.
Thomas – Sauf s’il renouvelle.
Un serveur s’approche.
Serveur – Monsieur votre client souhaite vous dire que vous parlez trop fort et qu’il entend toute votre conversation.
Mathilde, gênée – Je crois qu’il renouvellera pas.
Thomas – C’est clair. On est grillé.
Mathilde – Comme du cochon… grillé.
Thomas éclate de rire.
Mathilde – Pourquoi tu rigoles ? C’était une blague pourrie.
Thomas – Mais moi j’aime bien.
Mathilde – Tu es bizarre.
Thomas – Nan, je suis juste…
Le serveur revient.
Serveur – Monsieur votre client vous demande d’arrêter les remarques le comparant à un cochon.
Thomas, embarrassé – J’espère qu’il va pas en faire part au patron.
Mathilde – Je crois qu’on va devoir croiser les doigts.
Thomas – Et serrer les fesses.
Mathilde – Je pense qu’on devrait arrêter les frais et se taire pour ce matin.
Thomas – Tu as raison.
Mathilde – Mais tu trouves pas que leur entretien dure longtemps ?
Thomas – En effet.
Mathilde – Ils doivent se connaître.
Thomas – Je vois où tu veux en venir. Ne dis rien.
Mathilde – Ils sont copain comme cochon.
Lundi 4 mars – 12h – Au bureau de Kelly :
Un collègue entre dans son bureau.
Collègue – Alors Kelly, ça te dis qu’on déjeune ensemble ?
Kelly, plongée dans son travail – Stew, je t’ai déjà dit non.
Stew – Ce sera pour fêter ton anniversaire.
Kelly – C’était jeudi dernier.
Stew – Mais tu m’avais pas laissé l’occasion de t’inviter.
Kelly – Il en faudra plus pour me convaincre.
Stew, lui tendant une rose – Et ça, ça a une chance de te convaincre ?
Kelly – Charmante attention.
Stew – Alors, je me disais qu’on pourrait aller au…
Kelly – J’ai pas dit que ça suffisait.
Stew – Alors il en faudrait combien ?
Kelly – Multiplie le jour et le mois de mon anniversaire et ajoute mon âge.
Stew fait le calcul dans sa tête.
Stew, ayant fini le calcul – Je reviens.
Stew sort, impatient de revenir.
Kelly, à elle-même – Je suis tranquille pour un moment.
Stew revient avec 83 roses.
Kelly, stupéfaite – Comment tu as fait ?
Stew – Le vendeur en face du bureau doit être heureux.
Kelly – Mais je n’accepte pas toujours pas.
Stew, avec un regard de chien battu – S’il-te-plait.
Kelly – Tu sais que je ne voudrais jamais sortir avec toi, pourquoi tu t’acharnes autant ?
Stew – Parce que ta compagnie me suffit.
Kelly, pensive – D’accord ! On va déjeuner ensemble.
Stew, sautant de joie – J’ai réussi.
Kelly – Mais ça ne veut rien dire.
Stew – Je le sais.
Kelly – Laisse moi prendre mon manteau.
Kelly et Stew s’en vont alors pour manger durant leur pause du midi.
Lundi 4 mars – 19h – À l’appartement :
Larry, Mathilde et Kelly sont assis sur le canapé.
Larry – Ah ! Les collègues.
Kelly – Ouais, comme tu dis.
Mathilde – Pourquoi vous dites ça ?
Larry – Un collègue boulet que je fais tourner en bourrique.
Kelly – Ah oui ?
Larry – Il a défié ma répartie.
Mathilde – Le pauvre, il sait pas qu’il a perdu d’avance.
Larry – Et en plus ça me fait bien voir des autres collègues qui ne l’aiment pas.
Kelly – Et le patron ?
Larry – Il dit rien pour l’instant, mais je le fais quand il est pas là.
Mathilde – Lâche.
Larry – C’était juste un échauffement. Je m’entrainais un peu, pour voir ses limites.
Mathilde – Et toi Kelly ? Un collègue chiant aussi ?
Kelly – Si on veut, il n’arrête pas de me faire des avances malgré que je lui dise que c’est sans espoir.
Larry – Stew ?
Kelly – Oui, c’est lui.
Larry – Il est dingue de toi.
Kelly – Mais c’est pas réciproque.
Mathilde – Ça lui passera.
Larry – Et toi Mathilde, pas de problème avec tes collègues ?
Mathilde – Bah on a un peu merdé. Mais rien de trop grave.
Kelly – Au fait, où est Nielson ?
Mathilde – Il a pas de collègue, il peut pas se joindre à la conversation.
Kelly – Mais il est même pas là.
Larry, avec un air mystérieux – Comme si c’était prévu qu’il ne soit pas là.
Mathilde – Qu’est-ce que tu racontes ?
Larry – Je sais pas.
Les trois amis continuent de discuter de leur travail.