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Le job de mes rêves – Épisode 36

Comment peut-on reprendre une vie normale après être allé en prison ? Comment peut-on reprendre une vie normale quand un de ses proches va en prison ? Comment peut-on reprendre une vie normale quand on est encore sous le choc des événements ? Et bien comme ça.

Épisode 36 – Le retour à la normale

Mardi 12 février – 6h59 – À l’appartement :

L’aiguille des minutes bouge pour indiquer sept heures pile. Mathilde sort de sa chambre. Kelly la suit.
Mathilde, à moitié endormi – Salut !
Kelly, fraiche comme un gardon – Bien dormi ?
Mathilde – Non, tu ronfles.
Kelly, confuse – Désolé !
Nielson sort de sa chambre à son tour.
Nielson – Salut les filles !
Mathilde – Tu travailles tôt aujourd’hui.
Kelly – Tu voulais pas te reposer ?
Nielson – J’ai changé d’avis.
Kelly – Tu vas avoir des clients au moins ?
Nielson – On verra bien.
Mathilde – Larry est pas encore levé.
Nielson, en rigolant – Ou il s’est levé avant tout le monde et il est déjà parti.
Kelly – C’est tellement ridicule.
Mathilde – C’est clair. Impossible.
Larry sort de sa chambre.
Larry, grommelant – On parle de moi ?
Les autres, l’air innocent – Pas du tout.
Larry – J’y crois pas.
Les autres se moquent de lui et lui expliquent. La journée peut commencer.

Mardi 12 février – 8h31 – Devant une porte d’hôtel :

Mathilde attend avec un collègue que son client sorte.
Mathilde – Il doit sortir à quelle heure ?
Collègue – 8h30.
Mathilde – Il va pas tarder.
Collègue, la regardant avec insistance – Tu te souviens pas de moi ?
Mathilde, le dévisageant – Ton visage me dit quelque chose.
Collègue – Et si je te dis examen ?
Mathilde – Thomas ? Bah oui, je suis conne. Tu t’es coupé les cheveux, je t’avais pas reconnu.
Thomas – C’est pas grave.
Mathilde – Donc tu as réussi toi aussi.
Thomas – Comme tu vois.
Mathilde – Et tu…
La porte s’ouvre. Le client sort. Il les regarde comme des déchets et fait signe de le suivre.
Mathilde, tout bas, à Thomas – Quel con !
Thomas, tout bas, à Mathilde – Pire que ça !
Thomas, tout bas – On parlera après notre service.
Mathilde, tout bas – Sans faute.
Mathilde et Thomas se concentrent alors sur leur travail.

Mardi 12 février – 10h01 – Dans le taxi de Nielson :

Nielson attend un client. Quelqu’un monte.
Nielson – Bonjour monsieur ! Où allez-vous ?
Client – Foncez où je vous tire dessus.
Le client explose de rire.
Client – J’ai toujours voulu dire ça.
Nielson, stoïque – Et sérieusement, vous allez où ?
Client – Nulle part ! Je voulais juste faire ça.
Le client descend.
Nielson – Quel con !
Nielson attend un vrai client.

Mardi 12 février – 12h15 – À l’appartement :

Kelly et Larry sont rentrés. Nielson arrive.
Nielson – Enfin, pause déjeuner.
Kelly – Dure matinée ?
Larry – Il ne fait que conduire. Ça peut pas être dur.
Nielson – Arrête de rabaisser mon job.
Kelly – Je sais ce que c’est les clients cons.
Mathilde rentre au même moment.
Mathilde, rentrant dans la conversation – Moi aussi je sais ce que c’est.
Nielson – À croire qu’il y en a de plus en plus.
Mathilde, coupant court – Ouais. On mange quoi ?
Le repas se termine et la journée continue.

Mardi 12 février – 14h02 – À la banque :

Kelly accueille son client.
Kelly – Installez-vous.
Client – Est-ce que vous pouvez m’aider ?
Kelly – Tout dépend de votre problème.
Client – Il n’y a pas assez d’argent sur mon compte.
Kelly – Il vous manque de l’argent ?
Client – C’est cela.
Kelly – Quel est votre numéro de compte ?
Client – Je ne sais pas.
Kelly – Donnez-moi votre nom alors.
Le client donne son nom.
Kelly, farfouillant sur le serveur – J’ai votre dossier.
Client – Vous voyez le problème ?
Kelly, lisant les détails des transactions – Je ne vois pas d’activité depuis deux mois.
Client – Mais il n’y a pas assez.
Kelly – Vous ne l’avez pas remarqué avant ?
Client – Non, je ne regarde pas souvent.
Kelly – Je ne vois aucun virement suspect. Il vous manque combien ?
Client, réfléchissant – Environ, dix mille.
Kelly – En effet, c’est une sacré somme.
Client – Vous pouvez m’aider ?
Kelly, regardant le compte en détail – Mais je ne vois nulle part de preuve de cet argent.
Client – C’est normal puisqu’il me le manque.
Kelly – Je ne comprends pas.
Client – Il me manque cet argent et je veux qu’on me le donne.
Kelly – Ça ne fonctionne pas comme ça.
Client, ne comprenant pas – Comment ça ?
Kelly – On ne donne pas d’argent comme ça.
Client – Mais je le veux cet argent.
Kelly – Ce rendez-vous est terminé. Je vais vous reconduire vers la sortie.
Client, outré – C’est inadmissible d’être traité comme ça. Je vais aller me plaindre.
Kelly – Allez-y.
Le client sort.
Kelly, appuyant sur un raccourci de son téléphone – Allô ? Je pense qu’il faudra appréhender l’individu sortant de mon bureau. Il a des problèmes.
Kelly raccroche.
Kelly – Quel con !
Kelly reprend son travail.

Mardi 12 février – 16h04 – Au bureau de Larry :

Larry rentre des données dans son ordinateur. Son collègue, Tony, arrive.
Tony, railleur – Alors le bleu, tu fais quoi ?
Larry – Je travaille, moi, au moins.
Tony – C’est ma pause.
Larry – Tu fais autant de pause que le faisait ma coloc’.
Tony – Je ne sais pas ce que tu veux dire…
Larry – Comme c’est étonnant !
Tony – …mais j’en ai rien à foutre.
Larry, agacé – Bon, c’est la troisième fois que tu viens m’emmerder, c’est lourd.
Tony – Alors ma mission est terminée.
Tony s’en va et laisse Larry à son travail.
Larry – Quel con !
Larry continue de rentrer ses données.

Mardi 12 février – 18h59 – À l’appartement :

Tous sont réunis pour parler de leur journée.
Nielson – C’était crevant.
Mathilde – Exténuant.
Larry – Éreintant.
Kelly, réfléchissant – Vous avez pris tous les synonymes possibles.
Nielson – Qu’est-ce que vous diriez si vous devriez résumer votre journée.
Mathilde – Quel con !
Nielson – C’est pas gentil de dire ça.
Mathilde – C’est pas pour toi. C’est pour résumer ma journée.
Kelly – Pour moi aussi. Quel con !
Larry – Quel con ! Ça marche pour moi aussi.
Nielson – Quel hasard ! Moi aussi je le dis. Quel con !
Kelly – Une journée classique en fait.
Larry – C’est vrai que c’est pas différent d’hier.
Mathilde – On en parlait déjà ce midi.
Nielson – Dans ce cas, on peut dire que c’est un vrai retour à la normale.
La soirée se termine avec la suite de la discussion.

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