Larry, Mathilde et Nielson n’avaient jamais été séparé aussi longtemps depuis qu’ils avaient emménagé ensemble plusieurs années auparavant. Ils passaient le plus clair de leur temps ensemble. Aussi, une telle séparation aura provoqué une rupture dans leurs habitudes et dans l’aménagement de l’appartement. Surtout depuis qu’une autre personne s’y était installé.
Épisode 34 – Le partage de l’espace
Mercredi 30 janvier – 9h40 – À la sortie de la prison :
Kelly, Larry et Mathilde attendent que Nielson sorte.
Larry – Dans quel état tu crois qu’il sera ?
Mathilde – Mal en point.
Larry – Un vrai déchet.
Mathilde – Ramolli.
Kelly – Ou juste normal.
Larry – Tu penses ?
Kelly, pointant du doigt – Non, je le vois. Il est là.
Nielson arrive vers eux. Mathilde lui fait une accolade.
Mathilde – C’est bon de te revoir.
Nielson – Vous m’avez manqué.
Larry lui fait une accolade également.
Larry – On s’ennuyait sans toi.
Nielson – En même temps, tu es quelqu’un de chiant.
Larry – C’est le Nielson que je connais.
Nielson – J’allais pas changer.
Kelly – C’est beau les retrouvailles.
Nielson prend dans ses bras Kelly.
Nielson – Ça fait plaisir de te voir aussi.
Kelly – Oui, je suis contente de te voir sorti de là.
Nielson sautille partout.
Nielson – C’est tellement bon d’être dehors.
Larry – Je viens bien te croire.
Mathilde – Tu peux respirer du bon air frais.
Nielson – Je ne voudrais jamais y retourner.
Kelly – Alors fais attention à qui tu aides désormais.
Nielson – Entendu. Je ne m’occupe que de moi et de vous trois.
Mathilde – Maintenant que tu es sorti de là, quelle est la première chose que tu veux faire.
Nielson – Je veux manger. Un truc sale. Gras. Dégueulasse.
Larry – Je crois que je connais l’endroit parfait.
Kelly – Et il y en a un pas loin.
Mercredi 30 janvier – 10h – Dans un McDonald’s :
Nielson attend au comptoir.
Nielson, bavant – Je veux un hamburger.
Serveur – Désolé, il est trop tôt.
Nielson, désespéré – Noooooon.
Kelly – Vous pouvez pas faire une exception ? Il en a vraiment besoin.
Serveur – Je vais voir si je peux faire quelque chose.
Nielson finit par avoir son burger.
Mathilde – Et maintenant ?
Nielson, la bouche à moitié pleine – Je veux rentrer à l’appart.
Larry – Allons-y sans plus tarder.
Ils se mettent en route.
Mercredi 30 janvier – 10h50 – À l’appartement :
Nielson se jette dans le canapé.
Nielson – C’est bon d’être chez soi.
Larry s’installe à côté de lui.
Nielson – Il y a tellement de choses que je veux faire.
Larry – Fais toi plaisir.
Nielson – Je veux jouer de la musique.
Larry – Sauf ça.
Mathilde – On était tranquille pendant quatre mois.
Kelly – Je me disais que c’était calme par rapport à ce que Larry me racontait.
Nielson – J’ai compris, pas de musique.
Mathilde – Par contre il faut régler une question importante.
Larry – Laquelle ?
Kelly – Les chambres je pense.
Mathilde – Oui, c’est ça.
Nielson – Je dormirai dans le canapé. Ce sera toujours plus confortable que ce dans quoi je dormais.
Kelly – Hors de question. Tu dormiras dans ta chambre. C’est moi la dernière venue.
Larry – Ou alors Kelly peut dormir dans le lit de quelqu’un d’autre.
Les trois autres, ensemble – Larry…
Larry – Mais non, je pensais à Mathilde.
Mathilde – Mon lit est trop petit pour que deux personnes soient confortablement installées.
Nielson – Comment tu fais avec Patrick ?
Mathilde, regardant en l’air – On se serre.
Larry – Je vois.
Kelly – Mais c’est bien toi qui a la chambre la plus grande ?
Mathilde – Oui, je crois.
Kelly – Alors que dirais-tu que je dorme par terre ? En attendant de trouver mieux.
Larry – Le sol est pas très confortable.
Nielson – Tu vas pas bien dormir.
Kelly – Je pense que je pourrai emprunter un matelas à quelqu’un.
Mathilde – Dans ce cas, le problème est réglé.
Nielson – Maintenant je veux qu’on fasse quelque chose. Qu’on aille au cinéma ou je sais pas quoi.
Larry, en levant le bras – Let’s party !
Kelly – Non, Larry. Ça ne te va pas du tout.
Larry – J’aurais essayé.
La journée continue comme un fête interminable.
Jeudi 31 janvier – 7h – À l’appartement :
Larry, Mathilde et Kelly prennent leur petit-déjeuner. Nielson vient de se lever et se joint à eux.
Kelly – Déjà debout ?
Mathilde – Faut te reposer.
Nielson – J’ai mal dormi.
Larry – Faut le temps de te réhabituer.
Nielson, à Kelly – Et toi, avec le matelas ?
Kelly – Moins confortable que ton lit.
Larry – Attention, phrase à ne pas sortir de son contexte.
Nielson sourit.
Mathilde – Je crois que c’est le premier vrai sourire depuis que tu es là.
Larry – Il n’est pas encore totalement parmi nous
Nielson – Bande de têtes de nœuds.
Larry – C’est mieux.
Kelly – Mais c’est une expression un peu has-been.
Mathilde – Un peu comme lui.
Nielson, souriant – C’est bon d’être chez soi.
Larry – Et de s’en prendre plein la gueule.
Nielson – C’était implicite.
Kelly – Et tu comptes reprendre ton travail quand ?
Nielson – Pas tout de suite. Je croyais avoir dit que je voulais profiter de ma liberté.
Larry – Tu rigoles ? Avec les horaires que tu avais, c’était de la liberté.
Chacun apprécie ce moment en finissant son repas. Mathilde et Larry se préparent à partir.
Larry – Pour une fois que c’est moi qui vais travailler et Nielson qui reste là.
Mathilde – Ouais mais il n’arrivera jamais à passer plus de temps que toi dans ce canapé.
Nielson – Je relève le défi.
Kelly – Tu risques d’en avoir marre avant.
Nielson – Y’a des chances.
Larry – C’est l’heure Mathilde.
Mathilde – Oui, j’arrive. Mais va vraiment te falloir une voiture.
Larry – Pas besoin, quand Nielson peut pas m’emmener, tu es là.
Mathilde et Larry partent en vitesse. Kelly commence à se préparer.
Nielson – Je suis content que tu aies emménagé.
Kelly – J’avais surtout besoin d’un logement.
Nielson – Je veux dire que ça fait plaisir de te voir.
Kelly – J’avais compris. Ça fait plaisir de te voir aussi.
Nielson – En plus, tu vas pouvoir continuer de mettre Larry dans le droit chemin.
Kelly – Tu sais que tu peux me parler si tu en as besoin.
Nielson – Je sais. Merci. Tu m’as toujours aidé.
Kelly – Je dois y aller.
Nielson – Passe une bonne journée.
Kelly – Toi aussi. Et remets-toi bien.
Nielson – C’est bon, t’en fais pas.
Kelly – Ça se voit que non. Mais c’est normal.
Nielson – Je ferai de mon mieux dans ce cas.
Kelly – On est tous là pour toi. Ne l’oublies pas.
Nielson – Je le sais.
Kelly part à son travail, laissant Nielson seul.