Le job de mes rêves – Épisode 28

Nielson a toujours un fond bienveillant. Toujours prêt à aider les autres. Cependant cette qualité lui a posé quelques problèmes par le passé. À cause de cela, il avait commis un délit sans le vouloir en se laissant embourbé dans des événements qui s’enchainaient sans qu’il ne puisse rien y faire. Et si l’histoire se répétait ?

Épisode 28 – Le sauvetage

Lundi 10 septembre – 22h05 – Sous le pont :

Nielson est bouche bée. Théodore reste impassible.
Nielson – Vous pouvez répéter ?
Théodore – Vous devez m’aider à sauver ma femme.
Nielson – Euh… Je crois que vous êtes fou.
Théodore – Je ne suis pas fou.
Nielson – Prouvez-le moi.
Théodore – J’ai tout un tas de documents dans ma voiture.
Nielson – Essayez d’abord de me convaincre de vous suivre.
Théodore – Très bien. Asseyons-nous. Je vais vous raconter mon histoire.
Nielson et Théodore s’assoient.
Théodore, sincère (pour les prochaines répliques) – Je dois d’abord vous dire que j’ai travaillé pour le gouvernement.
Nielson – Pas longtemps je suppose.
Théodore – Détrompez-vous. Cela a duré plusieurs années.
Nielson – Mais quelque chose est allé de travers.
Théodore – Je suis tombé sur des documents que je n’aurai jamais du voir.
Nielson – Que disaient ces documents ?
Théodore – Je ne peux pas vous en parler. Cela vous mettrai en danger.
Nielson, sceptique – Mais bien sûr.
Théodore, s’énervant – Écoutez-moi jusqu’au bout.
Nielson – Allez-y.
Théodore, de nouveau sincère – J’ai donc tout raconté à ma femme. Elle ne m’a pas cru au début. Mais j’ai insisté alors elle a fini par me croire.
Nielson – Et c’est là que tout est allé de travers.
Théodore – Exactement ! Ils m’ont surveillé. Mais ils savaient qu’ils ne me feraient pas craquer. Alors ils s’en sont pris à ma femme pour savoir ce que je savais.
Nielson, intéressé par l’histoire captivante – Ils ont fait comment ?
Théodore – Elle est tombée de son escabeau et a du être emmené aux urgences il y a un peu moins de trois mois. Ils ont desserré un boulon.
Nielson, relativisant – Je dirais que c’était plutôt un accident.
Théodore – Vous vous faites avoir aussi. Mais maintenant qu’ils l’ont isolé, c’est plus facile pour eux de l’interroger.
Nielson – Logique !
Théodore – Mais je ne pense pas qu’elle ait parlé.
Nielson – Pourquoi dites-vous cela ?
Théodore – Parce qu’ils ne m’ont pas empêché de nuire.
Nielson – De nuire ?
Théodore – De tout révéler aux médias.
Nielson – Qu’est-ce que vous attendez ?
Théodore – Je dois d’abord sauver ma femme.
Nielson – Et qu’est-ce qui les empêche de vous arrêter maintenant.
Théodore – Parce que s’ils le faisaient, ça se remarquerai. Ça ferai des vagues.
Nielson – Je vois.
Théodore – Voilà, vous savez tout.
Nielson – Et pourquoi avez-vous besoin de moi exactement ?
Théodore – Pour m’aider à rentrer dans la chambre d’hôpital de ma femme. Maintenant que décidez-vous ?
Nielson réfléchit. Il regarde dans les yeux de Théodore et ne voit que de la sincérité.
Nielson – Je vais m’étonner de dire ça, mais je vais vous aider.
Théodore, aux yeux illuminés – Vraiment ? Merci.
Nielson – Je vais vous aider à aller dans la chambre de votre femme. Rien de plus.
Théodore – Merci infiniment. Je savais que je pouvais compter sur vous.
Nielson a de gros doutes sur cette théorie du complot, mais il peut bien aider un homme à voir sa femme.
Nielson – Comment allons-nous procéder ?
Théodore – Je connais les tours de garde de ceux qui surveillent la porte. Ils prennent une pause à 10h très exactement. Nous rentrerons à ce moment-là.
Nielson – Et nous aurons combien de temps ?
Théodore – Environ cinq minutes. Voire un peu plus.
Nielson – C’est court.
Théodore – C’est suffisant.
Nielson, jouant le jeu – Et comment allons-nous faire pour passer inaperçu ?
Théodore – En vous espionnant, j’ai appris que vos deux colocataires ont fait des études respectivement en pharmacie et biologie. Ils devraient avoir des blouses.
Nielson – Je leur emprunterai. S’ils veulent bien.
Théodore – Très bien. Voici donc notre plan.
Nielson – On se retrouve où ?
Théodore – Devant l’hôpital. Demain. À 8h tapante.
Nielson, embêté – 8h ?
Théodore – Pour bien s’organiser et se préparer.
Nielson – Et après ceci, je n’entendrai plus jamais parler de vous.
Théodore – Jamais. Je vous le promets.
Nielson – On se retrouve demain dans ce cas.
Nielson rentre chez lui tandis que Théodore retourne dans l’obscurité.

Lundi 10 septembre – 22h45 – À l’appartement :

Nielson rentre à l’appartement. Mathilde et Larry l’attendaient.
Mathilde, inquiète – Tu étais passé où encore ?
Nielson – Vous en faites pas. J’ai juste trainer pour rentrer.
Larry – Moi j’étais pas inquiet. Je lui ai dis pour le rendez-vous.
Mathilde – Quelle idée de suivre les instructions d’un mot dont tu ne sais pas de qui il vient.
Nielson – Il s’est rien passé. Je suis en un seul morceau.
Larry – Heureusement ! J’avais pas envie de faire comme avec les œufs de Pâques avec des morceaux de toi.
Mathilde – Maintenant que tu es là, je vais aller me coucher.
Larry – Moi aussi. Je voulais voir si tu t’étais fait casser la gueule.
Nielson, les retenant – Attendez. Vous avez toujours vos blouses ?
Larry, réfléchissant – Je sais pas. Faut voir.
Mathilde – Elle est toujours sur un cintre. Pourquoi ?
Nielson – Parce que j’en aurai besoin pour un truc demain.
Mathilde – Je te la sors tout de suite.
Larry – Laisse moi la trouver et je te la filerai.
Nielson – Merci. Je vous les rendrai demain soir. J’en aurai plus besoin je pense.
Larry – Me la rend pas en retard, sinon tu vas le regretter.
Mathilde – Pour ce que tu en as besoin, tu t’en fous.
Larry – C’est par principe.
Nielson – T’en fais pas. Tu l’auras demain.
Nielson souhaite une bonne nuit à ses colocataires.

Mardi 11 septembre – 8h – Devant l’hôpital :

Nielson retrouve Théodore près de sa voiture.
Théodore – Tout est prêt ?
Nielson, montrant les blouses – J’ai ce qu’il faut.
Théodore – Parfait !
Nielson – Vous savez que sans badges, on va vite se faire griller ?
Théodore – Non, ça ira. On ne parlera avec personne.
Nielson – Et que fait-on en attendant ?
Théodore – On patiente.
Nielson – Pendant deux heures ?
Théodore – Exactement !
Nielson, soufflant – Galère.
Et ils patientent.

Mardi 11 septembre – 9h40 – Dans l’hôpital :

Nielson et Théodore marchent, vêtus des blouses, dans les couloirs en direction de la chambre de la femme de Théodore.
Nielson – On est un peu en avance.
Théodore – Mieux vaut en avance qu’en retard.
Un visiteur s’approche.
Visiteur – Excusez-moi. Savez-vous où est le service radiologie ?
Nielson, le plus naturellement possible – Troisième étage.
Visiteur – Merci beaucoup.
Le visiteur s’éloigne.
Théodore – Comment savez-vous que la radiologie est au troisième étage ?
Nielson – Je n’en sais rien.
Théodore, avec un clin d’œil – Bien joué.
Nielson – On est proche.
Théodore – On devrait attendre ici jusqu’à l’heure de la pause des gardes.
Nielson, agacé – Très bien. Attendons encore.
Et ils attendent encore.

Mardi 11 septembre – 10h – Dans l’hôpital :

Nielson et Théodore sont devant la chambre qu’ils recherchent. Personne ne garde la porte.
Théodore – Je vous l’avais dit. L’heure de la pause.
Nielson – Dépêchons-nous.
Ils se précipitent dans la chambre. Une femme est allongée sur le lit d’hôpital, sans bouger.
Nielson, la regardant – C’est elle ?
Théodore, attristé – C’est ma femme.
Nielson – Elle est pas mal.
Théodore – Je ne vous permet pas.
Nielson – Pardon !
Théodore – Il faudra la sortir de là.
Nielson – Quoi ? Mais on était d’accord. Je devais juste vous aider à parler à votre femme.
Théodore – Le plan a changé.
Nielson – Je ne suis pas d’accord. Je me tire.
Théodore – Non, attendez. Si vous ne voulez pas je vais le faire tout seul.
Nielson – C’est ce que je dis.
Théodore – Mais laissez-moi trouver comment faire diversion.
Nielson, inquiet – Diversion ?
Théodore – Pour détourner l’attention pendant que je l’emmène ailleurs.
Nielson – Je sais ce que détourner veut dire.
Théodore – Je vous demande juste de rester là.
Nielson, prenant la fiche de soin de la femme par curiosité – Très bien.
Théodore, commençant à partir – Je reviens tout de suite.
Nielson, lisant – Ce papier indique qu’elle est dans le coma.
Théodore – Grâce à ça, elle n’a pas pu parler.
Théodore sort de la pièce.
Nielson, inquiet – Vous êtes sérieux ? Mince. Il est déjà parti. Il ne va quand même pas la déplacer alors qu’elle est dans le coma.
Nielson continue de lire la feuille de soin.
Nielson – Si je lis bien, elle est dans le coma depuis presque un an.
Nielson réfléchit.
Nielson, à lui-même – Presque un an ? Il avait pas dit qu’elle était à l’hôpital depuis trois mois ?
Nielson s’inquiète d’autant plus.
Nielson – Je ne sais pas pourquoi, mais je le sens très mal.
Théodore revient.
Théodore – La diversion est en place.
Nielson – Il y a une chose que j’aimerai éclaircir.
Théodore, pressé – Pas maintenant.
L’alarme incendie se déclenche.
Théodore – Voici notre signal.
Nielson, paniqué – Qu’est-ce que vous avez fait ?
Théodore – Je sauve ma femme.
Nielson sort en courant de la pièce et aperçoit un début de feu.
Nielson, à lui-même – Je suis dans la merde.
Nielson conseille à tout le monde de sortir.
Nielson, à lui-même – Je suis vraiment dans la merde.
Nielson aide plusieurs personnes à sortir. Il sort aussi.

Mardi 11 septembre – 10h30 – Devant l’hôpital :

Nielson assiste à la prestation des pompiers qui ont presque totalement réussi à éteindre le feu. Théodore se fait arrêter.
Théodore – Je suis une victime. Une victime du gouvernement.
Policier – Va dire ça au juge.
Théodore – Je ne mérite pas d’être arrêté. Il faut que les gens sachent.
Policier – Rentre dans la voiture.
Théodore est rentré de force dans la voiture de police. Nielson voit le visiteur qu’il a aidé le pointer du doigt pendant qu’il parle à un policier.
Nielson, à lui-même – Reste calme. Il ne va rien t’arriver.
Le policier s’approche.
Policier – Un témoin vous a vu en compagnie de l’homme arrêté. Vous êtes complice ?
Nielson, bafouillant – Et bien…
Policier – Vous êtes en état d’arrestation.
Nielson se laisse emmener par le policier.

Lundi 1er Octobre – 9h12 – Au tribunal :

Nielson est assis du côté des accusés. Théodore se trouve à côté de lui. Le juge s’apprête à donner la sentence.
Juge – M. Théodore Agniolle est condamné à huit mois de prison ferme pour incendie volontaire, mise en danger de la vie d’autrui. Il sera suivi psychologiquement tout au lieu de son inculpation et à sa sortie, intégrera un hôpital psychiatrique capable de subvenir à ses besoin.
Théodore, indigné – Je ne suis pas fou.
Juge – Silence. Du fait de son passé et des quelques délits inscrits dans son casier judiciaire, M. Nielson Divon est condamné à six de prison ferme pour complicité dans cette affaire.
Nielson baisse la tête. Les accusés sont conduits à leur cellule. Ils passent devant Larry et Mathilde.
Mathilde, compatissante – On sera là à ta sortie.
Larry – Tu vas t’en sortir là-bas.
Nielson, impassible, clignant d’un œil – On se retrouve dans six mois.
Nielson arrive au niveau de ses parents. Il ne les regarde pas.

Lundi 1er Octobre – 10h – À l’appartement :

Larry et Mathilde sont assis et ne font rien.
Larry, abasourdi – J’arrive pas à y croire.
Mathilde – Comment un truc pareil a pu arriver ?
Larry – Je crois qu’il n’y a plus que tous les deux.
Mathilde – On va faire quoi ?
Larry – Comme avant. Mais sans lui.
Mathilde – Mais c’est la fin d’une ère.
Larry – Comme tu le dis. C’est la fin.

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