Le job de mes rêves – Épisode 25

Larry, Nielson et Mathilde ont un rituel. Chaque année, le jour du 1er Septembre, ils se rendent tous ensemble en un lieu ayant une forte symbolique. Il s’agit d’un petit coin de forêt avec une clairière où se trouve un arbre unique et isolé. Ils s’étaient retrouvés ici dans les débuts de leur amitié. Mais ce qu’il s’y est passé est une autre histoire.

Épisode 25 – Le car de sang

Samedi 1er Septembre – 10h – À l’arrêt de bus :

Larry grommèle dans son coin. Nielson et Mathilde attende sagement le bus.
Larry, mécontent – Je n’arrive pas à croire que vous avez réussi à me faire me lever aussi tôt.
Nielson – Oui, mais on est le 1er septembre.
Larry – J’en ai marre du 1er septembre.
Mathilde – C’est faux, je sais bien que tu n’en as pas marre.
Larry, se résignant – Bon, d’accord, je suis content d’y aller.
Nielson, regardant sa montre – Le bus est en retard.
Mathilde – Il est tout le temps en retard.
Larry – Je crois l’avoir vu une seule fois à l’heure.
Nielson, regardant au loin – Je crois que je l’aperçois.
Mathilde – Préparez vos titres de transport.
Larry, cherchant dans ses poches – Je crois que je l’ai oublié.
Nielson, d’un regard noir – Tu te fous de nous ?
Larry, cherchant mieux – Attendez.
Mathilde – Dépêche-toi.
Larry, sortant une carte – Voilà ma carte de bus.
Mathilde – Une seconde de plus et tu restais là tout seul.
Larry – Vous n’oseriez pas.
Nielson – Bien sûr que si.
Le bus arrive jusqu’à l’arrêt. Les trois clampins montent à bord et s’installent dans le fond.
Larry – J’espère que ce bus aura moins de problèmes que le dernier qu’on a pris.
Nielson – J’espère surtout qu’on y arrivera vite.
Mathilde – C’est parti pour une heure de trajet.
Larry – Youpi ! J’ai apporté de quoi m’occuper.
Mathilde – Tu vas nous laisser ? Je pensais qu’on pouvait s’occuper en parlant.
Nielson – Moi aussi j’ai pris de quoi m’occuper.
Mathilde – Ah ! C’est malin. Pour la peine, je sors mon livre.
Chacun est dans son coin. Le temps passe.
Larry, observant les passagers – Il est bizarre.
Nielson – Qui ça ?
Larry, pointant du doigt une personne à l’avant – Lui, il est nerveux.
Mathilde – Arrête de dévisager les gens.
Larry – Il est vraiment étrange.
Nielson – C’est malpoli ce que tu fais.
Larry – Mais écoutez-moi.
Mathilde – Tu veux qu’il fasse quoi ? Pète un plomb et tue tout le monde ?
Nielson, souriant – Ou fasse un attentat.
Larry – Vous êtes chiant.
Mathilde – En même temps, tu racontes n’importe quoi.
Larry – Je le trouve juste bizarre, c’est tout.
Nielson – Tout ça c’est dans ta tête.
Larry laisse tomber. Il retourne à ses occupations. C’est au tour de Nielson de s’inquiéter.
Nielson, regardant dehors – C’est normal que le bus passe par là ?
Larry et Mathilde regardent à leur tour.
Larry – Il y a quelque chose de bizarre, je vous le dis.
Mathilde – Vous êtes parano. Voilà tout.
Nielson – Je reconnais pas cette route.
Larry – Comment tu expliques ça ?
Mathilde, regardant attentivement chaque détail – C’est simple. Nous sommes déviés.
Larry – Je m’en doutais qu’il y avait un problème.
Mathilde – Mais nan, triple buse.
Nielson – Autant de buses que ça ?
Mathilde – C’est une déviation. Pour cause de travaux.
Larry, se rassurant – Ah ! Ouf !
Mathilde – Des fois tu as vraiment des réactions excessives.
Larry, ayant un frisson dans le dos – C’est juste que… j’ai un mauvais pressentiment.
Nielson – Mais non, tout va bien se passer.
Larry – On verra bien à la fin du voyage.
Larry se calme

Samedi 1er Septembre – 10h50 – Dans le bus :

Un homme chauve et tremblotant avec son sac à la main se lève. Larry l’observe.
Larry, discrètement, à Nielson – Regarde ce type.
Nielson, regardant l’homme en question – Oui, et bien ?
Larry – Tu le trouves pas louche ?
Nielson, agacé – Tu vas pas recommencer ?
Larry – Observe-le bien.
Nielson – Je trouve qu’il n’a rien.
Larry – Regarde mieux.
Pendant ce temps, à l’avant du bus.
Chauve, s’adressant au chauffeur – Excusez-moi !
Chauffeur – Vous devriez retourner vous assoir. Ce n’est pas prudent.
Chauve, hésitant – Je dois sortir.
Chauffeur – Pardon ?
Chauve, légèrement paniqué – Je dois descendre du bus.
Chauffeur – Vous vous sentez mal ?
Chauve, regardant son sac – Je dois me débarrasser de quelques chose.
Chauffeur – Je ne comprends pas. Mais je ne peux pas arrêter le bus et vous faire descendre comme ça.
Chauve, commençant à ouvrir son sac – Vous ne comprenez pas.
Chauffeur – Monsieur, retournez à votre place.
L’homme chauve laisse échapper son sac.
De retour du côté de nos héros.

Larry – Regarde mieux.
Nielson – Non, vraiment, il n’y a r…
Le sac à moitié ouvert de l’homme s’écrase par terre et du sang se déverse partout dans l’allée du bus.
Nielson, les yeux ronds – Qu’est-ce que…
Larry – Putain ! C’est quoi ça ?
Mathilde, venant de remarquer la scène – Bordel ! C’est quoi tout ce sang ?
Chauffeur, paniqué – Qu’est-ce que c’est que ça ?
L’homme chauve panique à son tour et essaye de ramasser le sang pour le remettre dans son sac.
Nielson, écœuré – C’est quoi ce cinglé ?
Mathilde – C’est immonde. J’ai jamais vu autant de sang.
Larry – Et cette odeur.
Chauve, parlant à son sac – Ma chérie, ne t’en fais pas, je vais tout récupérer.
Le bus s’arrête. Tout le monde est paniqué.
Chauve – Je dois partir. Ils vont m’empêcher de te sauver.
Larry – Il faut l’arrêter.
Nielson – Qu’est-ce que tu veux faire ?
L’homme chauve et plein de sang se dirige vers la porte du fond du bus avec son sac plaqué contre lui. Mathilde se lève à son tour.
Mathilde – Monsieur, arrêtez-vous.
Chauve – Non, vous ne m’arrêterez pas.
Mathilde – Je ne vais le dire qu’une fois.
L’homme chauve se retourne et essaye de s’enfuir.
Mathilde – Attendez.
Le chauve glisse sur le sang et tombe la terre la première en lâchant le sac. Mathilde en profite pour l’immobiliser.
Mathilde – Arrêtez de bouger.
Chauve – Non, laissez-moi partir.
Mathilde – Que quelqu’un vérifie son sac.
Nielson, se levant – Je m’en occupe.
Chauve, paniqué – Non, pas mon sac.
Nielson ouvre le sac et trouve, baignant dans du sang, un main avec une alliance et une tête.
Nielson – Je crois que je vais vomir.
Larry, avec un visage de dégoût – Quelle horreur !
Chauffeur – J’ai appelé la police. Elle arrive.
Mathilde – Qu’elle fasse vite, j’ai du mal à le retenir.
La police arrive alors.

Samedi 1er Septembre – 11h30 – À l’extérieur du bus :

La police interroge chacun des passagers.
Policier – Et donc, vous l’avez plaqué au sol ?
Mathilde – Tout à fait !
Policier, impressionné – Impressionnant !
Larry – Mais c’est qui ce malade ?
Policier – Il s’appelle Jonathan Mieurs.
Nielson – Il se serait pas échappé d’un asile ?
Policier – Non, mais c’est un serial-killer que nous recherchions depuis un moment.
Mathilde – Une bonne chose qu’il soit hors d’état de nuire.
Policier – Merci à vous pour votre collaboration.
Larry – Et qui était sa victime ?
Policier – Nous l’ignorons encore. Il a pour habitude de choisir une femme mariée et de croire que c’est la sienne. Ensuite il la découpe et ne garde que la main et la tête.
Nielson – C’est horrible.
Policier, s’en allant – Veuillez m’excuser, je dois faire mon rapport.
Mathilde – C’est une histoire de dingue.
Larry – J’arrive pas à y croire.
Nielson – Moi non plus. Je suis encore un peu sous le choc.
Larry, pensif – Il y a quand même quelque chose qui me chiffonne.
Mathilde – Quoi donc ?
Larry – Comment a-t-il fait pour mettre autant de sang dans son sac sans le tâcher ?
Nielson – T’es sérieux ? C’est vraiment pas le plus important dans cette histoire.
Larry – Oui, mais ça me perturbe quand même.
Mathilde – Maintenant que nous avons fini l’interrogatoire, on peut prendre un bus pour nous rendre à destination.
Nielson – Non, plus de bus.
Larry – Oui, on est maudits avec les bus.
Mathilde – J’ai compris, j’appelle un taxi.
Pendant ce temps, dans la voiture de police.
Mieurs, regardant nos trois héros – Je me souviendrai.
Policier – De quoi tu parles ?
Mieurs – Je me souviendrai de celle qui m’a empêché de sauver ma femme.
Policier – T’es vraiment cinglé.
Mieurs – Je me vengerai.
Policier – C’est ça. Essaye d’abord de sortir de prison.
Mieurs, à lui-même – C’est prévu. Et je sais déjà comment.
La voiture de police part tandis que Mieurs regarde toujours Mathilde.

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