Le job de mes rêves – Épisode 10
Les problèmes financiers sont pratiquement le quotidien nos héros. Entre Larry qui emprunte aux personnes qu’il connait à tout va, Mathilde qui a de plus en plus de mal à joindre les deux bouts et Nielson qui refuse toujours l’argent de ses parents. Il fallait donc un rendez-vous à la banque pour vérifier où en sont leurs finances.
Épisode 10 – La banque
Jour 16 – 14h – À la banque – Rendez-vous de Mathilde :
Mathilde rentre dans le bureau du banquier.
Banquier – Asseyez-vous.
Mathilde – Je viens pour savoir où j’en suis avec mon argent.
Banquier – Très bien, quel est votre numéro de compte ?
Mathilde – C’est le [CONFIDENTIEL].
Banquier – Très bien mademoiselle.
Mathilde, d’un air grave – Quel est le verdict, docteur ?
Banquier, jouant le jeu – J’ai fait tout ce que j’ai pu mais ce n’était pas suffisant, votre compte en banque est mourrant.
Mathilde, inquiète – Qu’est-il possible de faire ?
Banquier – Il serait possible de le soigner avec des virements. Sinon, il faudra attendre la fin du mois, et un salaire pourra lui redonner la forme temporairement.
Mathilde – Pour l’instant, un salaire est inenvisageable.
Banquier – Vous avez perdu votre emploi ?
Mathilde – Y’a trois jours.
Banquier – Il y a déjà votre prime de licenciement qui va tomber.
Mathilde – Mais ce ne sera pas suffisant.
Banquier – Loin de là. Vous devriez retrouver un travail.
Mathilde – J’ai déjà commencé à chercher.
Banquier – En attendant il va falloir se serrer la ceinture.
Mathilde, fouillant dans son sac – Attendez, j’ai un chèque à déposer.
Banquier – Parfait, il fallait commencer par là.
Mathilde, tendant le chèque – Le voilà.
Banquier, observant le chèque – Voilà qui devrait vous maintenir à flot. Eh ! Mais il n’est pas signé.
Mathilde – Oh ! Bah, redonnez-le moi, je vais le signer… Eh ! Merde.
Banquier – C’est un faux ? Vous savez que vous risquez gros ?
Mathilde – Non, il n’est pas faux, il vient de mes parents. Mais ils sont têtes en l’air, ils oublient de signer presque à chaque fois.
Banquier, sceptique – Admettons, mais je ne peux pas l’encaisser.
Mathilde, désespérée – Dommage !
Banquier, regardant son moniteur – Oh ! Votre compte vient d’être crédité. D’un montant de 2 000€.
Mathilde, surprise – La prime de licenciement ?
Banquier – Non, d’un particulier. Mais le don est anonyme.
Mathilde, encore plus surprise – Je ne vois pas de qui cela peut bien être.
Banquier – Et bien, on dirait que vous avez un ange gardien.
Mathilde – Dans ce cas, il n’y a plus de problèmes. Je peux donc y aller.
Banquier – Très bien, au revoir. Et bonne journée !
Mathilde répond au banquier et sort du bureau. Nielson et Larry sont toujours à leur rendez-vous.
Jour 16 – 14h05 – À la banque – Rendez-vous de Nielson :
Nielson regarde son banquier fixement. Celui-ci regarde le dossier de Nielson. Le silence pèse.
Nielson – L’attente est horrible.
Banquier – Pardon, je suis nouveau et j’ai un peu de mal avec leur système de données.
Nielson, insistant – Et donc ?
Banquier – Voilà, j’ai votre dossier. Vous êtes… dans la merde, pardonnez-moi l’expression.
Nielson – Je m’y attendais, mais à quel point ?
Banquier – Vous êtes dans le rouge.
Nielson – De beaucoup ?
Banquier – Pas tant que ça.
Nielson – En plus je peux pas reprendre le travail, j’ai eu un accident. C’est à cause des réparations que je suis dans le rouge, en plus.
Banquier – Il y a aussi le remboursement mensuel de votre prêt. Il vous reste deux versements je crois.
Nielson, blasé – C’est bien cela.
Banquier – Vous ne pouvez pas demander à vos proches de vous aider ?
Nielson – J’ai un ami qui me doit de l’argent, mais il est fauché aussi, je peux pas lui demander.
Banquier – Et votre famille ?
Nielson, sec – Jamais je ne demanderai de l’argent à mes parents. Je l’ai fait une fois et c’était la seule exception.
Banquier – Dans ce cas, nous sommes dans une impasse.
Nielson, réfléchissant – Ahem ! J’ai mis des économies de côté. C’est suffisant pour l’instant. Je voulais pas les sortir mais je n’ai plus le choix.
Banquier – Vous êtes sûr que ce sera suffisant ?
Nielson, légèrement prétentieux – J’économise depuis quatre ans. Oui, ce sera suffisant.
Banquier – Très bien, dans ce cas. On prend un autre rendez-vous ?
Nielson – Bien sûr. Le plus tôt possible.
Banquier – Demain, ça vous va ?
Nielson – C’est parfait. Je vous dis donc à demain.
Banquier – À demain ! Bonne journée !
Nielson sort du bureau et retrouve Mathilde.
Jour 16 – 14h10 – À la banque – Rendez-vous de Larry :
Larry entre dans le bureau et se met à l’aise.
Larry – Salut cocotte !
Banquière – Tiens, Larry. Ça faisait longtemps.
Larry – Ouaip, j’ai mes colocs qui sont venus vérifier leurs comptes, alors je suis venu faire pareil.
Banquière – Et tu veux vérifier quoi ? Je suis sûr que tu sais exactement combien tu as d’argent.
Larry, d’un air charmeur – Ça faisait une bonne excuse pour venir te voir.
Banquière, insensible à ses charmes – Ah ! Ah ! Elle est bien bonne. Tu veux quand même qu’on regarde où tu en es.
Larry – Bien entendu. Surtout que bientôt je vais recevoir un petit apport mensuel pour m’aider à sustenter à mes besoins.
Banquière, stupéfaite – Tu te fous de ma gueule ? T’as un taf ?
Larry – Oui, oui, j’ai trouvé un travail.
Banquière, abasourdie – Toi ? Le roi des fainéants. Le grand maladroit. Celui qui clâme haut et fort qu’il ne sera pas esclave du monde du travail. Le cauchemar des employeurs…
Larry, agacé – C’est bon, j’ai compris.
Banquière – …La catastrophe ambulante. Le frimeur prétentieux…
Larry – Ça fait plus que quatre vérités là.
Banquière – Je pense avoir fait le tour là.
Larry – Même plusieurs tours.
Banquière – Passons aux choses sérieuses. J’ai ton dossier sous les yeux.
Larry – Où j’en suis alors ?
Banquière – Environ 12 000€.
Larry – Comme d’habitude alors. Tout va bien.
Banquière – Tu veux faire quelque chose de particulier.
Larry, réfléchissant – Ahem ! Maintenant que tu le dis. Y’a-t-il moyen de faire un virement anonyme ?
Banquière, surprise – Oui, c’est possible, pourquoi cette question ?
Larry – Je sais que Mathilde a quelques problèmes financiers. Je voudrais lui donner un coup de pouce mais sans qu’elle le sache.
Banquière – Tu as ses coordonnées bancaires ?
Larry – Les voilà.
Larry note quelques caractères sur une feuille de papier et la tend à la banquière.
Banquière – Très bien. Ce sera effectif d’un moment à l’autre. Mais elle risque de supposer que cela vient de toi.
Larry – Aucune chance. Ils pensent que je suis fauché.
Banquière – Pourquoi tu ne leur dis pas ?
Larry, d’un air grave – Parce qu’il faudrait que j’explique d’où il vient cet argent.
Banquière – Et pourquoi tu ne leur dirais pas ?
Larry – Je les connais. Je sais comment ils réagiraient si je leur disais. Et je ne veux pas de ça.
Banquière – Tu te compliques la vie.
Larry – Je ne veux pas qu’ils me plaignent. Ça va m’agacer.
Banquière – T’es con, Larry.
Larry, souriant – Tu devrais le savoir depuis le temps.
Banquière – Oh ! Je le sais depuis des années.
Larry – Je vais te laisser, sinon ils vont se poser des questions.
Banquière – Ils se posent aucunes questions, espèce de parano.
Larry se lève.
Larry – À la prochaine Kelly !
Larry sort du bureau.
Jour 16 – 14h20 – Dans le hall de la banque :
Mathilde attend que ses colocataires terminent leur rendez-vous. Nielson sort alors.
Mathilde – Je suppose que tout roule pour toi. Enfin, excepté ton taxi.
Nielson – J’ai pas à me plaindre. Et toi ? Tu en es où ?
Mathilde – Bah ! Rien à dire.
Nielson – Tu commençais pas à être à sec ?
Mathilde – Il faut croire que je me trompais.
Nielson – De beaucoup ?
Mathilde – Suffisamment pour avoir le temps de trouver un nouveau travail.
Nielson – Évite de tout faire merder cette fois.
Mathilde – C’est bon, je sais que j’ai fait des conneries. Pas la peine de me le rappeler.
Nielson – Madame est susceptible.
Mathilde – Madame t’emmerde.
Nielson – Dis donc, il met longtemps le Larry.
Mathilde – En même temps, avec tous les problèmes financiers qu’il doit avoir.
Nielson – Il en a pour des heures.
Mathilde et Nielson éclatent de rire. Larry arrive au même instant.
Larry – Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ?
Mathilde et Nielson, l’air innocent – Rien.
Larry – Je sens que vous vous marrez sur mon dos encore.
Nielson, changeant de sujet – Alors ? Fauché ?
Larry – Comme les blés.
Mathilde – Je crois que ça ne surprend personne.
Nielson – Je suppose que c’est pas tout de suite que je pourrais effacer ton tableau de dettes.
Larry – Le tableau dans la cuisine avec plein de nombres ?
Nielson – Celui-là même.
Larry – Nan, tu auras pas besoin de l’effacer avant un moment.
Mathilde, pressée – J’aime pas les banques. On y va ?
Larry – Je suis tout à fait d’accord. Cet endroit me rappelle ma pauvreté.
Mathilde – On va au bar ?
Nielson – C’est parti.
Larry, hésitant, à Nielson – Euh… Tu peux m’avancer ?
Mathilde, interrompant Nielson qui allait parler – Pas besoin, j’invite.
Larry – Incroyable !
Mathilde – Quelque chose que tu ne feras jamais Larry.
Larry – Pas de ma faute si je suis à sec.
Mathilde, Larry et Nielson sortent de la banque en continuant leur discussion tout en se rendant à leur bar favori.